Les Templiers était ma 16ème
compétition de 2012, alors qu’en 2011 elle avait été ma deuxième. Ce qui est drôle
c’est que tout de suite après avoir gagné l’année dernière, je m’étais dis,
« si je retourne en 2012, il faudra absolument que je ne fasse pas trop
de courses avant ». C’est la clé pour pouvoir l’aborder sereinement et
avec les meilleures chances de performer sur une telle distance. Et j’ai
complètement ignoré cette règle ! A la place j’ai opté pour le mélange de
courses sur trois niveaux : au niveau local avec le Challenge des Trails
de Provence, au niveau national avec la National Cup Salomon Endurance, et au
niveau international avec les ultramarathons de Sky Running. J’avoue que
j’avais prévu un peu trop, mais je sens que je ne m’en suis pas si mal sorti,
même si les jambes ont eu du mal vers la fin de la saison. Une année calme en
2011 a été suivie par une année blindée en 2012. En 2013, je serai un peu plus
raisonnable !
Du coup, j’ai du aborder les
Templiers le weekend dernier avec les jambes qui n’avaient pas trop la pêche
pour courir vite. Dès la première montée, alors que la tête de la course
s’éloignait sur le chemin devant mes yeux, je me rendais immédiatement compte
que ce ne serait pas aussi facile qu’en 2011. Une section de plat et une bonne
vingtaine de coureurs se sont regroupés. Mes cuisses n’étaient pas détendues et
mes mollets commençaient déjà à bloquer. Je les ai oublié donc, pour me
concentrer sur d’autres muscles tout en essayant de rester aussi relax que
possible, et de prendre du plaisir à courir sur les sections des petits
sentiers rocheux. Avec un air bien frais et un terrain parfois blanc de
gelée, les conditions étaient certes froides, mais elles étaient à la fois
agréables. Il s’agissait d’une première sortie hivernale. Après tout, on est
fin octobre.
J’arrive en bas de l’avant
dernière montée importante. Je suis maintenant en troisième position, et les
deux devant ne sont plus qu’à une minute. C’est exactement le même scénario qu’en 2011. En plus Thomas Lorblanchet est là, malheureusement en tant que
spectateur cette année, – il reconnaît le parallèle, et il me dit
« maintenant tu connais » ! Seul problème – je n’ai pas les
mêmes jambes que l’année dernière lorsque je pourchassais les deux coureurs
devant moi, Thomas et Thiery (Breuil). Dommage. Mais normal. Je fais ce que je
peux dans cette montée, mais je perds du temps par rapport aux premiers, et ce
sera le cas à partir de maintenant et jusqu’à l’arrivée. Je poursuis alors en
quatrième place. Pas cool – la première place sous le podium ! Mais il n’y
a rien à faire, je suis épuisé, je fais ce que je peux ! Seul espoir d’un top
3 maintenant c’est que l’un des trois de devant « explose » dans la
dernière montée. Et je reconnais que cette possibilité est réelle, car la
dernière bosse peut faire marcher un léopard comme un paresseux. A quelques
centaines de mètres du pylône qui signifie le début de la dernière descente je
vois Julian (Rancon). Il est à quatre pattes. Moi, j’ai mal. Lui il a l’air d’avoir
encore plus mal. Je lui demande s’il est ok, et il me dit qu’il peine à voir le
sentier. Je m’inquiète un peu, « Tu veux un gel ou quelque chose à manger ?».
Il refuse, en demandant s’il y a d’autres coureurs derrière. Je pense que non.
Ce n’est pas agréable de voir quelqu’un dans un tel état de fatigue, mais les
émotions sont mixtes, car en même temps, je réalise la possibilité éventuelle
de pouvoir décrocher une médaille, un résultat auquel je ne m’attendais plus.
Et voilà, je bascule donc sur la dernière cime comme une limasse sur un pauvre
tas de terre. Lentement et avec du mal. Mais c’est bon, j’ai plus qu’à
descendre 400m jusqu’à Millau et je pourrai fêter la fin de la dernière course
de ma saison. And YES, à l’arrivée il y a de la boue. Ca fait un an et demi que
j’habite en Provence et ca fait donc un an et demi que je n’ai pas couru dans
une bonne boue pareille. J’en profite. Je saute dedans. Je suis heureux.
Heureux et crevé !
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Merci à Ian Corless pour les photos
Congrats Flying Andy !! You made an amazing year !
ReplyDeleteCette année encore tu prouves que tu es surement l'un des meilleurs trailers au monde sur des distances entre 40 et 80 kilomètres.
Je me rappel encore l'ouverture "officielle" de la saison de trail avec la grande course qu'est la Transvulcania; un plateau de renommée mondiale, une course haletante du début à la fin, et ta superbe seconde place entre Dakota et Kilian..
Une gestion de course impressionnante sur l'Ardéchois ou j'ai pu te voir à l'arrivée, dans des conditions dantesques !
Sans parler de tes nombreuses victoires sur les courses du challenge de provence ou de la National running cup.
On a la chance de t'avoir maintenant dans le sud-est de la France en plus !
Encore une fois félicitation à toi, tu es un grand champion plein d'humilité.
A quand l'envie de se tester sur ultra type utmb ou Hardrock ?! :p
Au plaisir de te voir sur des courses en 2013.
Pierre
merci pour ces mots Pierre. très sympa.
Deletepour répondre à ta question, - je sais pas ! Non, je pense que 2013 sera sur les mêmes distances, et peut-être en 2014 on me verra sur du vrai long....
à+
Andy
Bravo Andy !
ReplyDeleteJ'ai participé aussi au Templiers cette année et j'était loin derrière toi :-))
J'adore ton état d'esprit qui colle parfaitement au trail, continue comme ça et continue à nous faire rêver ;-)